December 8, 2025

En Suisse, partir à la retraite n’est pas une simple étape administrative. C’est un système structuré en plusieurs niveaux, conçu pour garantir un revenu tout au long de la vieillesse. Depuis le 1er janvier 2024,des ajustements importants ont été mis en place, notamment un âge de la retraite harmonisé à 65 ans pour les hommes et les femmes.
Contrairement à des pays comme la France, où la retraite repose surtout sur un système de répartition (les actifs financent les pensions des retraités), la Suisse mise sur un modèle mixte, combinant solidarité et épargne individuelle. Ce modèle repose sur trois piliers complémentaires.
Il s’agit du socle de la retraite suisse. Tout le monde y cotise, qu’on soit salarié, indépendant, ou sans activité professionnelle. Les cotisations sont prélevées sur les salaires ou calculées selon la fortune dans le cas des personnes non actives. L’AVS fonctionne sur le principe de solidarité entre les générations : les cotisations des actifs servent à verser les pensions aux retraités actuels.
Pour recevoir une rente complète, il faut avoir cotisé durant 44 ans. À défaut, la pension est réduite proportionnellement, à raison d’environ 2,3 % en moins par année manquante. Le montant de la rente dépend également du revenu annuel moyen et de certains éléments familiaux, comme la prise en charge d’enfants.
En 2024, une personne seule touche entre CHF 1’225 et CHF2’450 par mois. Un couple marié ou en partenariat enregistré ne peut pas percevoir plus de CHF 3’675 par mois, soit 150 % de la rente maximale individuelle.
Ce deuxième niveau est obligatoire pour les salariés gagnant plus de CHF 22’050 par an. Il fonctionne selon un principe de capitalisation :les montants cotisés sont épargnés sur un compte personnel et serviront à financer la retraite sous forme de rente ou de capital.
Le montant cotisé dépend du salaire assuré, de l’âge et du plan de prévoyance de l’employeur. Plus on vieillit, plus les cotisations augmentent, allant de 7 % à 18 % du salaire coordonné. À l’âge de la retraite,ce capital est soit converti en rente selon un taux de 6,8 % annuel, soit rendu à l’épargnant. Cette décision revient à chacun et est l’une des plus importante pour la préparation de votre retraite.
Il est aussi possible d’utiliser les avoirs du 2e pilier avant la retraite, par exemple pour créer une entreprise ou acheter sa résidence principale.
Enfin, chacun peut compléter sa retraite en mettant de l’argent de côté via le 3e pilier, qui est facultatif. Il existe sous deux formes :
Le 3a est une épargne encadrée. Il offre un cadre fiscal avantageux : les montants versés sont déductibles du revenu imposable. Chaque année, les salariés peuvent y verser jusqu’à CHF 7’056, et les indépendants jusqu’à CHF 35’280.
L’argent est bloqué jusqu’à la retraite, sauf dans certains cas particuliers, comme
Au moment du retrait, une imposition unique est appliquée,souvent moins lourde que l’impôt sur le revenu classique.
Le 3b est beaucoup plus libre. Il peut prendre plusieurs formes : un compte épargne, une assurance vie, ou des placements financiers.Contrairement au 3a, les versements ne sont pas plafonnés, et l’argent peut être retiré à tout moment. En revanche, il n’offre pas les mêmes avantages fiscaux que le pilier 3a.
Il est souvent utilisé pour compléter encore davantage sa retraite ou pour planifier d’autres projets (études des enfants,investissements, etc.).
Un Français qui a travaillé en Suisse dépend du régime suisse, mais les périodes travaillées en France ne sont pas perdues. Grâce aux accords bilatéraux, les périodes de cotisation dans chaque pays sont prises en compte pour calculer les droits à la retraite.
Lorsque l’on retourne vivre en France, on peut envisager un rachat de cotisations auprès du régime français dans un délai de 10 ans. En revanche, le rachat d’années manquantes à l’AVS est impossible.
Si vous touchez une rente AVS en tant que retraité vivant à l’étranger, celle-ci peut être versée dans la devise de votre pays de résidence.
